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    En début de soirée, j'avais l'humeur chagrine, trop de non sens dans le métier que j'exerce, tellement loin de moi. Alimentaire. Sécurité. Lobotomie. Résolue. Peur de l'ailleurs. Peur de m'affronter.
    Et puis.
    Mon amie Krys, celle de toujours.  Elle m'envoie les photos d'une bricole que je lui ai confiée  cet été en villégiature. Je sème mes petits bouts de terre chez les amis, la famille, comme ça, pour rien. Celle-ci doit bien avoir l'âge de mes vingt et un ans. Argile noire, crue.
    Les saveurs du Burkina, du Maroc, du Sénégal, de la Tunisie, de la Réunion, ces terres  que j'ai frôlé du coin. Les sourires  de mes amis épicés, café au lait, noir croquant, praline tendre.
    Soudain Paris s'efface, je goûte le beurre de karité, emportée par les percussions et les djembés, le chaud du Fanta,  l'ocre des pistes  sur ma peau, le sable noir,  la menthe odorante.
    Je danse de tous ces moments. Je suis  une zoreille au sang bigarré.

    Flash : ce lépreux albinos à Ouagadougou, il tend la main. Je lis Aimé Césaire. Fracture.
    Regarde toi Magwann, fille qui vend du luxe en flacon. A trop te regarder, tu as vite oublié pourquoi tu crées : être là, en santé, entourée de ceux qui comptent, sourire de l'intérieur  aux proches qui sont partis, rester forte et créer son paradis rêvé.
    La mère, en sursis. Le père, enfant de nulle part. Prends leur force et danse.
    Savoir se donner des claques, au revers. Profiter des particules de bonheur.
    Ce soir je me souviens  pourquoi je me bats avec  le sourire, jusqu'à l'éclat de rire.

    Ne lâchez jamais.


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    J'ai mis.

    Mon œil.

    Dans ma main.

    Juste pour voir.

    Focus.

    C'est clair ?

    Non, pas encore.

    Serre plus fort.

     
    Humeur vautrée.


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    Elles devaient être trois, je te l'avais dit à toi, Fishturn.
    Mais  on est bien assez d'être un  pour se faire face dans le miroir.
    Elle est restée inachevée, les pieds absents, corps exposé,tête enfouie.  

    Poisson, cette nuit je t'ai vu renaître de tes pigments. Oui, tu entames le chemin.
    On se cherche au plus masqué, on déterre les mines de plomb, on aiguise les pinceaux, on fouille la terre, on brûle  les papiers  qui font mal.
     

    Ne jamais signer  le pacte.
    Faire un portrait de soi les yeux fermés.


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  • En réponse à un certain Monsieur D, qui m'exhorte à arrêter le bricolage, je réponds :

     

    " Ah méfiez-vous des femmes, jeunes gens au cœur trop naïf, elles ont je le proclame, un esprit imaginatif ! 

    Pour nous créer des drames, qui nous laissent le cœur à vif, ah, méfiez-vous des femmes, elles n'ont pas que des bons motifs ! "

     

     

     

    Pour les réclamations, c'est comme d'habitude ! Non mais !:-)


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