Incessantes comédies humaines.

Etrange journée aujourd'hui. Tel  “ short cuts “ de Robert Altman. Des histoires croisées, des vies agacées, des cortex prêts à exploser. Il y ceux qui vous appellent: viens boire un café. D'autres qui vous laissent des mots entrelacés : oui, le message est passé. Et  puis ceux qui se terrent au fond, abimés.

Etrange journée aujourd'hui. Destins croisés. Les amis, c'était une bad journée pour vous.. Quand j'ai bricolé cette peinture, c'était au lendemain d'un de ces sales days.

 Face à face. Ca passe vous savez.

 

 Je ne veux pas dormir seule.
Je vous observe emmurés dans le cadre.
Et je vous emporte pour la nuit, matière et pigments crus.
Mutisme des corps.
Sécheresse du sein.

Demain, à votre tour vous serez seuls.
Et vous m'observerez, intrigués, dans la boucle de mes mouvements.

Une histoire m'est revenue aujourd'hui. Elle s'appelait Nathalie.  Petite fille jolie.  Espiègle métisse. La meilleur amie, c'est comme ça qu'on dit ? L'été de nos huit ans, j'ai reçu une lettre de Nathalie. Elle ne reviendra pas.  Pourquoi ? Je comprends pas.Alors on m'a expliqué, à l'enfant que je suis. Un voyage en terre d'Afrique. Panne d'essence, le papa qui foule les sables brûlants du Sahara, le bidon vide à la main. Les heures qui coulent, le sablier qui grouille. Soleil meutrier.
Trop de feu dans la tête de cet homme là. Il est tombé, là-bas, dans le Sahara.
La maman et  ses quatre enfants, Nathalie,  Maryam, Julien et le petit Romain ont enfoui le corps du papa parmi les grains encore chaud d'un jour sans fin.
SalHara.

Oulala...tu n'as  pas l'air heureux  toi... Pourtant je t'ai faite jolie  cette nuit, un an que tu attendais ça ! Dis-moi, es-tu  contente du résultat ? Pas trop ? C'est pas encore ça ?. Il te manque un sein, oui c'est vrai. Petite poupée, je te reconstruirai. Promis ton joli sein tu l'auras. Un tout beau, bien charnu avec le téton bombé et l'auréole joliment dessinée. Quand ? On en reparlera. J'ai d'autres poupées à décorer tu sais ! Ne boude pas, ne me regarde pas comme ça, j'aime pas tes yeux là...Comment ? Le  trait est trop marqué ? Tu te sens emmurée ? Veux-tu que je te laisse gambader ? Ecoute, écoute la musique... L'entends-tu cette mélodie qui s'ouvre au là-bas ? Déplie tes bras et extrais-toi de ces bords  qui ne te plaisent  pas ! Tu sais, tu ne seras jamais la reine, celle à qui tout de droit. Mais tu es ma poupée d'or à moi, ne l'oublie pas. Chante les paillettes et souris les bouts de joie !